L’année 2020 a été très particulière pour les salariés : crise sanitaire, confinement, déconfinement, incertitudes économiques et sociales… Les impacts sur l’environnement de travail sont immenses : mise en place du télétravail, nouveaux espaces de travail, renouveau managérial… Ces bouleversements nous invitent à repenser l’expérience collaborateur. C’est-à-dire, selon Séverine Loureiro*, la somme des perceptions et des émotions ressenties lors des interactions du collaborateur avec son organisation. Pour la rentrée 2020, quels sont les points d’attention ? Au cœur d’un contexte sensible, quelles pratiques faut-il mettre en place pour préserver une expérience collaborateur engageante ?
1. Miser sur la communication RH pour une plus forte expérience collaborateur
Durant la crise sanitaire du COVID-19, la communication des entreprises s’est avérée incontournable : 88 % des entreprises* ont mis en place une cellule de crise et un plan de communication spécifique vis-à-vis de leurs collaborateurs. Post-crise, les incertitudes demeurent, il faut donc continuer à informer les salariés pour les rassurer, leur donner du sens et de la perspective. 50% des DRH* estiment qu’un dispositif de communication spécifique est nécessaire pour recréer la dynamique de travail. Les bonnes pratiques à lancer ou maintenir ?
- Un investissement de la direction dans les différentes communications afin de donner un cap
- De la transparence : limitez les peurs et les incertitudes autant que possible en étant très précis sur des points tels que la baisse d’activité, l’organisation du télétravail, le chômage potentiel, la sécurité etc.
- Des managers à l’écoute de leurs équipes pour remonter les revendications et les inquiétudes salariales
- Des équipes RH capables de répondre avec agilité aux sujets organisationnels, sociaux et sanitaires
Appuyez-vous également sur le dialogue social : l’Organisation Internationale du Travail* recommande une collaboration renforcée entre employeurs et salariés. Encouragez la participation des collaborateurs aux décisions concernant la sécurité et l’avenir de l’entreprise.
2. Investir dans le développement des compétences
La période reste très incertaine pour beaucoup d’actifs. Il faut donc accompagner les salariés et renforcer leur employabilité grâce au développement de leurs compétences. C’est, en effet, une forme de reconnaissance et de confiance dans le potentiel individuel qui renforce leur engagement. Comment procéder ? Le confinement a montré l’intérêt des salariés pour l’auto-formation : les inscriptions en formation à distance ont grimpé. De même, de nouvelles compétences ont émergé autour du digital, du leadership et des soft skills (communication, agilité…), et il faut profiter de de cette nouvelle dynamique pour :
- Faciliter l’accès aux formations à distance en mettant en place une plateforme digitale facile à utiliser et en phase avec ces nouvelles attentes : accessible, “userfriendly”…
- Proposer des contenus variés et attractifs tant sur le fond (digital, soft skills, management à distance, communication…) que sur la forme (micro-learning, parcours certifiants, MOOC, articles, vidéos…)
- Accélérer le processus de recueil de besoins de formation souvent lent et peu réactif
- Individualiser au maximum les parcours de formation aux trajectoires de chacun
Pour cela, appuyez-vous sur un SIRH dédié à la gestion des compétences. Foederis est un outil qui génère automatiquement les besoins et les demandes de formation, individuels comme collectifs, provenant de tous vos processus RH. Le but ? Construire rapidement un plan de formation adéquat et performant. Particulièrement, le logiciel de gestion de la formation vous accompagne dans la planification des modules de training directement à partir des évaluations des collaborateurs. Cela permet un accompagnement personnalisé de leur parcours professionnel.
3. Créer du lien social : pilier de l’expérience collaborateur
55 jours de confinement, un déconfinement complexe et la normalisation du télétravail ont largement perturbé la cohésion sociale et les dynamiques d’équipe. Les risques psychosociaux ont été accentués par l’isolement induit par le télétravail à 100%. Or, le lien social est un pilier de l’expérience collaborateur. Aujourd’hui, le défi réside donc dans la capacité de recréer un collectif malgré la distance physique. Pour cela, appuyez-vous sur le concept de propinquité : c’est la tendance naturelle à développer des liens interpersonnels étroits avec les individus qui nous sont les plus proches. Pour cela, il faut faciliter la proximité et les échanges au travail… même virtuels :
- Instaurer des rituels quotidiens : point d’équipe même rapides, informels ou à distance ! L’essentiel étant leur récurrence.
- Tirer parti des moments collectifs “en physique” : si les temps “ensemble” restent limités au bureau, il faut qu’ils soient dédiés à la cohésion d’équipe. Créer des moments collaboratifs, des ateliers et des team building plus réguliers qui permettent aux équipes d’interagir.
Favoriser les espaces de discussion autour de passions communes : les liens se créent majoritairement dans l’informel. On l’a vu, durant le confinement, des groupes de discussion improvisés ont naturellement émergé sur Slack ou WhatsApp. Les salariés se sont retrouvés autour d’intérêts communs : séries, animaux de compagnie, éducation… Autant de pratiques à poursuivre dans le contexte actuel !
4. L’expérience collaborateur passe aussi par les conditions de travail
Appréhender la question de l’expérience collaborateur, c’est aussi s’interroger sur les conditions de travail en prenant en compte les paramètres imposés par la crise sanitaire. Les mesures de distanciation physique sur le lieu de travail peuvent être l’occasion de réinventer vos “bureaux”. Pourquoi ne pas inclure des zones permettant de se retrouver et de collaborer plus facilement ? Repensez les locaux (espaces créatifs, salle d’échange…), le mobilier, la décoration dans une démarche de co-construction avec vos collaborateurs ! Rappelons que pour 83% des Millennials, l’environnement de travail est un élément central de leur productivité selon une étude CBRE.
Quant au télétravail, c’est une attente forte des salariés suite à son expérimentation à grande échelle. En effet, il contribue largement à de meilleures conditions de travail* : conciliation vie professionnelle/vie personnelle (89%), autonomie (88%), diminution de la fatigue (86%) et renforcement de l’engagement (79%). Une entreprise qui l’encourage pose la qualité de vie au travail comme élément central de l’expérience collaborateur.
Une pratique à poursuivre à condition d’être bien accompagnée : formation, accompagnement des managers, charte du télétravail…
Quelques-unes des sources citées dans cet article (indiquées par une étoile *) :
- « Boostez l’expérience collaborateur de votre organisation – La méthode pour attirer, engager, fidéliser en proposant une expérience mémorable », Séverine Loureiro, Myriam Lepetit-Brière, 27/09/2018.
- « Rapport de l’enquête RH sur les dispositifs mis en place par les entreprises pendant la crise COVID19 », MyRHline, 31/03/2020.
- « Résultats de l’enquête RH ‘impacts de la crise et conditions de reprise’ », Obea.fr, 28/05/2020.
- « Conseils en matière de SST sur les lieux de travail », Organisation Internationale du Travail, 02/04/2020.
- « Malakoff Humanis présente les résultats de son étude annuelle Télétravail 2020 avec un focus sur l’impact des grèves et des épidémies », Malakoff Humanis, 12/03/2020.