Quelles sont les innovations de formation en 2022 ? Depuis le début de la crise sanitaire, de nouvelles manières de travailler et d’apprendre se développent autour des enjeux du travail hybride. Pour accompagner cette transition, les services RH adaptent leurs offres et modalités de formation. Quelles sont les tendances à noter pour 2022 ? Quelles thématiques et approches d’apprentissage se démarquent ? Notre analyse en 5 axes.
Une flexibilité du travail mesurée et encadrée selon la culture d’entreprise
Le « monde d’après » sera-t-il celui du retour au bureau ? Oui, mais pas n’importe comment ! En effet, si le retour au travail est largement plébiscité, le 7e baromètre d’OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine, indique que les travailleurs ont pris goût au télétravail. 50% d’entre eux affirment ne pas vouloir revenir au bureau comme avant. Pas moins de huit salariés sur dix veulent pouvoir pérenniser un mode hybride, où ils pourraient télétravailler un à trois jours par semaine. La flexibilité des horaires et des jours en télétravail semble être de mise. D’ailleurs, 69 % des DRH souhaitent également pérenniser le télétravail dès septembre 2021*. Pour autant, chaque entreprise, en fonction de sa culture, devra s’adapter aux demandes salariales et aux contraintes métiers. Alors, oui au travail flexible, mais avec des modalités différentes qu’il faudra cadrer selon le secteur, l’histoire ou encore les modes de management existants. Certaines entreprises auront à cœur de laisser le choix des jours en télétravail et la volumétrie, d’autres imposeront des jours et un quota.
Par exemple, chez Apple, les salariés reviennent travailler sur site au moins trois jours par semaine à compter de la rentrée de septembre 2021 (les lundis, mardis et jeudis). Voire cinq jours sur cinq pour certains dont les tâches nécessitent un retour au bureau à temps complet. Les collaborateurs pourraient également bénéficier de deux semaine consécutives de télétravail, une fois dans l’année, sous réserve d’obtenir l’accord de leur manager.
Des bureaux à la carte face à une nouvelle géographie du travail ?
Conséquence du télétravail à 100% instauré lors des vagues de confinement : les locaux aussi se “flexibilisent”. Si l’émergence du flex office n’est pas nouvelle puisqu’elle date des années 1990, l’approche, elle, évolue. La flexibilité se met au service de l’expérience collaborateur. Fini le bureau individuel : chaque collaborateur, équipé de son propre matériel (ordinateur, tablette, smartphone), investit le bureau ou l’espace de travail qui lui convient au sein de l’entreprise, en fonction de la tâche qu’il doit exécuter. De même, en “abattant” les murs, les échanges entre les différents services et équipes sont plus fluides et l’information circule mieux.
Une enquête, réalisée par Hiscox, révèle d’ailleurs que 73 % des salariés français privilégient les espaces de travail collaboratifs*. Le flex office se définit ainsi comme un levier vers d’autres modes de travail et de management, plus transversaux et désintermédiés. Cette configuration du bureau s’inscrit également dans la tendance collaborative actuelle : celle des Campus d’entreprise. Ces derniers offrent une grande flexibilité avec des espaces aménageables selon nos envies : espaces ouverts, du flex office, ou des bureaux individuels. Sans compter un confort de travail avec une attention portée à l’acoustique, à l’air, à la lumière et à la végétation. Bridge, nouveau campus d’Orange à Issy les Moulineaux en est une parfaite illustration.
Pour finir, face à “l’exode urbain », la géographie du travail change. Selon la dernière enquête de l’Association nationale des DRH, 30 % des DRH affirment avoir été confrontés à des demandes de salariés qui, après avoir déménagé, sollicitent une adaptation de leurs conditions de travail. Le nouvel enjeu ? Donner la possibilité aux salariés de travailler près de chez eux. L’idée serait de leur proposer des abonnements à des espaces de co-working ou des tiers-lieux à proximité de leur lieu d’habitation.
Le smart office : des espaces de travail connectés et plus efficaces
Le bureau virtuel renvoie aux deux tendances qui transforment le bureau traditionnel : l’éclatement des espaces physiques et la montée en puissance des outils numériques. Ces outils de travail à distance permettent d’accéder à des ordinateurs de travail via n’importe quel support. On appelle cette configuration BYOD, Bring Your Own Device. Selon ce modèle, le groupe Invivo propose un 360° de l’expérience collaborateur en mode télétravail grâce à son bureau virtuel InVivo (BVI). C’est un espace de travail digitalisé donnant un accès sécurisé à toutes les informations et facilitant le travail en équipe. Il prend la forme d’un “set” d’outils digitaux qui reprend toutes les phases de la journée de travail d’un salarié. Il existe même une salle virtuelle pour prendre une pause-café avec ses collègues afin de recréer les moments informels !
L’autre pilier clé du smart working : le bien-être des salariés qui dépend notamment d’une meilleure gestion des demandes RH, plus individuelles et à la demande. Dans cette approche, les différents services RH – gestion des congés, absences mais aussi formation, mobilité… – peuvent être gérées par une application ou un coach digital qui s’appuie sur les données pour mieux adresser les demandes de manière individualisée. On s’extrait alors des processus RH à rallonge et impersonnels.
Quels rôles pour les RH à l’ère de l’hybridation des bureaux ?
L’organisation du travail est en plein bouleversement ce qui exige une nouvelle posture de la part des RH. Face à l’éclatement du bureau traditionnel, les équipes doivent assurer le maintien du collectif et fédérer le corps social. La cohésion sociale s’avère essentielle pour maintenir le sens commun. Comment procéder ? En développant des moments de convivialité, en accélérant les rencontres interservices ou encore en communiquant sur la vie de l’entreprise… De même, l’organisation du travail mixte devra se faire de manière équitable : comment gérer le télétravail à la carte ? Via des quotas ? Une charte partagée ? Puis, un autre sujet essentiel à aborder : la santé des salariés. Les effets du télétravail laissent déjà des traces après les divers confinements : l’état psychologique des salariés demeure « très inquiétant » avec 44% des salariés en détresse psychologique*. Et le taux de dépression nécessitant un accompagnement chez les salariés s’élève à 36%. Cela renvoie aux conditions au travail notamment liées au droit à la déconnexion. Comment maintenir l’équilibre de vie en télétravail ? Quelles actions mener pour créer un rapport sain au numérique ?
Quoi qu’il en soit, le retour au bureau nous rappelle la nécessité d’accélérer la transition numérique du travail. Aucune hybridation ne sera possible sans une infrastructure et de bons outils pour la soutenir. Les RH sont en première ligne car ils devront assurer cette transition tout en maintenant une bonne expérience collaborateur.
Quelques-unes des sources citées dans cet article (indiquées par une étoile *) :
- Enquête ANDRH « Sortie de crise, emploi et dialogue social : les attentes des (D)RH », Juin 2021
- Infographie Hiscox « Smart Office : à quoi ressemble le bureau du futur ? »
- Baromètre 7, Empreinte Humaine